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AVANT L’OUBLI

 

Béatrice Chanfrault a soigné les corps des grands malades, mourants. Notre déni de la mort, du corps vieillissant,  elle les dévoile. Douceur mystérieuse. Elle rend vie à des matériaux inertes. Elle les renverse, elle  les emballe, les prolonge en les nouant, les brode, les protège. Comme une caresse qui réveillerait un esprit niché là. Tous les repères du lisse,  léché,  froid, du design sont abolis. Elle a pour règles les méandres, les nÅ“uds, les tissages, le bois, le dessèchement, les fossiles, le déchirement. Creuser le regard sans rien saisir, en étant tout entier saisi, par soi-même, face à l’étrangeté. Aucune fébrilité, un calme absolu. 

 

Catherine Redelsperger, écrivain

 

MADRE MIA

 

Nous avons tous en commun d’avoir une mère. Connue ou inconnue. Chérie ou détestée. Proche ou lointaine. 

Cette désarmante banalité fonde pourtant l’essentiel de ce qui forge notre destin : il est très rare que l’on puisse de construire ou se reconstruire en dehors ou au de-là de cette réalité.

Béatrice Chanfrault rassemble des bribes de son épopée familiale personnelle : une mère artiste, 8 frères et sÅ“urs, un père occupé ailleurs. C’est beaucoup mais évidemment il ne s’agit pas que de cela. Une énergie sourde et violente traverse les sculptures et les installations qu’elle réalise à partir de vêtements, de tissus, de textiles et cordes. La joie n’est jamais éloignée de la colère. Ni la passion du  désespoir.

Elle s’engage pour ne pas renoncer. On perçoit et l’on comprend que tout cela vient de loin. Ce qu’elle nous propose de partager parle aussi de nos propres vies. De ce qui nous amène à aimer sans que nous en comprenions le sens. De ce qui provoque en nous des insurrections sauvages sans que nous sachions à qui les dédier.

 

Pierre Bongiovanni – commissaire d'exposition, Maison laurentine.

 

MEMOIRE VIVE 

 

Révélatrices intérieures de nos êtres sensibles, ces toiles-peaux sont des allers et retours introspectifs de l’enveloppe des âmes

Des êtres imposent la complexité de la vie que traverse une existence. Des émotions explosent l’essence d’un réel et la mise à nu d’une aventure personnelle. A la genèse de chaque tableau, l’artiste écoute d’abord la toile. De ce dialogue naît un tissage de matières et de couleurs et qu’un seul rectangle rapiécé, qu’un seul accroc de couleur  font résonner parfois et volontairement jusqu’à l’exaspération (….).

 

Ch.Benoît Lannes, critique d’art.

 

 

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